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Saint Alphonse de Liguori : le péché


1. « Par la violation de la loi, tu déshonores Dieu » (Rm 2, 23).

Quand le pécheur se met à délibérer s’il donnera, ou refusera son consentement au péché, il prend, pour ainsi parler, une balance en main, puis il examine de quel côté doit pencher son choix : sur la divine grâce, ou sur cette vengeance, cet avantage temporel, ce plaisir. Quand, après avoir délibéré, il donne son consentement à la tentation, que fait-il ? Il déclare qu’à ses yeux un misérable plaisir a plus de valeur que la grâce de Dieu. Voilà donc comment il déshonore Dieu; par son choix délibéré, il déclare que, pour lui, cette misérable satisfaction l’emporte sur l’amitié de Dieu.

Que de fois, ô mon Dieu, je vous ai déshonoré de la sorte ! Que de fois je vous ai préféré mes mauvais penchants!

2. C’est de cette injure que se plaint le Seigneur : « Ils me déshonoreraient, dit-il, pour une poignée d’orge et pour un morceau de pain » (Ez 13, 19). Si le pécheur échangeait Dieu contre un monceau de pierres précieuses, contre un royaume, ce serait un grand mal, parce que Dieu vaut infiniment plus que tous les biens et tous les royaumes de la terre. Mais ce Dieu, contre quoi tant de malheureux l’échangent-ils ? Contre un vain point d’honneur, contre un peu d’argent ou de terre, contre un plaisir empoisonné, qui s’évanouit, à peine goûté.

Oh! Mon Dieu, comment ai-je pu avoir si souvent le courage de vous mépriser pour des choses de rien, vous qui m’avez tant aimé ? Mais daignez considérer, ô mon Rédempteur, que je vous aime maintenant plus que toute chose; et, parce que je vous aime, je suis plus affligé de vous avoir perdu, vous, mon Dieu, que si j’avais perdu tous mes biens, même la vie. Ayez pitié de moi et pardonnez-moi, je ne veux plus me voir en votre disgrâce. Si je devais encore vous offenser, je vous en supplie, faites-moi plutôt mourir.

3. « Qui est semblable à Dieu ? » (Ps 35/34, 10). Oui, mon Dieu, quel bien peut-on comparer à vous, qui êtes le Bien infini ? Comment, alors, ai-je pu vous tourner le dos, pour m’attacher aux viles jouissances, aux misérables avantages que me présentait le péché ? Votre sang est mon espérance, ô mon Jésus ! Vous avez promis d’exaucer l’âme qui vous prie. Ce ne sont pas les biens de la terre que je vous demande; je demande le pardon de toutes les offenses que je vous ai faites; je m’en repens comme du plus grand des maux. Je vous demande la persévérance dans votre grâce jusqu’à la mort. Je vous demande le don de votre saint amour; car mon âme s’est éprise de votre beauté: Seigneur, exaucez-moi. Faites que je vous aime à jamais en cette vie et en l’autre; puis, disposez de moi comme il vous plaît. Ô Seigneur, mon Dieu et mon unique Bien, ne permettez pas que je vous perde encore.

Vous aussi, ô Marie, Mère de Dieu, exaucez-moi; obtenez que je sois toujours à Dieu et que Dieu soit toujours à moi.

Source : La voie du Salut – Saint Alphonse de Liguori


 

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