Le légitimisme en quelques mots

Qu’est-ce que la légitimité ?
« La légitimité est l’application du droit royal français tel qu’il est défini dans la théorie statutaire et les lois fondamentales du Royaume. [1] » écrit l’historien du droit Guy Augé. Ces lois, qui obligent à la fois les sujets et leur roi, ont permis l’agrégation de peuples très différents au Royaume tout en respectant leurs identités et leurs libertés. L’État de droit qu’elles garantissent a rendu possible la pérennité du bien commun à travers les siècles et c’est ainsi que l’institution a généré cette communauté naturelle qu’est la Cité (n’en déplaise aux nationalistes, l’institution est bien première et non l’expression d’un pseudo « génie national »).
La genèse empirique des Lois Fondamentales du Royaume au gré des difficultés ne laisse pas d’étonner : rien de prémédité, aucun a priori, mais le simple principe de la soumission au réel, à la nature des choses et en fin de compte à l’Auteur de cette nature. De fait, toute monarchie est fondée sur la transcendance et un monarque n’est obéi que si lui-même est soumis à un ordre qui n’est pas le sien. C’est bien ce principe essentiel de la soumission au Christ Roi des rois que Louis XIV enseigne au Dauphin : Et à vous dire la vérité, mon fils, nous ne manquons pas seulement de reconnaissance et de justice, mais de prudence et de bon sens, quand nous manquons de vénération pour Celui dont nous ne sommes que les lieutenants. Notre soumission pour Lui est la règle et l’exemple de celle qui nous est due. [2]
Plus loin, le Roi-Soleil prend soin de souligner que cette dévotion ne doit pas être feinte, à telle enseigne que l’historien Alexandre Maral n’hésite pas à le surnommer « l’Anti-Machiavel » [3]. Ainsi, un roi ne conserve sa légitimité que s’il obéit à la feuille de route divine : permettre aux sujets de réaliser leur nature d’animal raisonnable, leur assurer au mieux les conditions générales nécessaires pour vivre conformément à leur raison — ce qui n’est rien d’autre que vivre vertueusement, diraient un Confucius [4], un Cicéron [5] ou un saint Thomas [6].
La raison, enseigne Bossuet au Dauphin, est cette lumière admirable, dont le riche présent […] vient du ciel […] par laquelle Dieu a voulu que tous les hommes fussent libres. [7]
- Tiré du site "Vive le Roy" : http://www.viveleroy.fr/Le-combat-legitimiste