top of page

La nécessité d'un gouvernement, saint Thomas d’Aquin


Nécessité d’un gouvernement.

Si donc la nature de l’homme veut qu’il vive en société, il est pareillement nécessaire qu’il y ait parmi les hommes de quoi gouverner la multitude.

En effet, comme les hommes existent nombreux et que chacun pourvoit à ce qui lui convient, chacun irait de son côté, s’il n’y avait quelqu’un pour avoir soin du bien de la multitude.

Ainsi le corps de l’homme, comme de n’importe quel animal, se désagrégerait, s’il n’y avait dans ce corps une certaine force directrice commune, ordonnée au bien commun de tous les membres.

Cette considération inspire à Salomon la parole suivante dans les Proverbes, chapitre XI, verset 14 : Là où il n’y a pas de gouverneur, le peuple se dissout.

Il n’est pas étonnant qu’il en soit ainsi, car il n’y a pas d’identité entre l’intérêt propre et l’intérêt commun. Les intérêts propres divisent, tandis que l’intérêt commun unit. Aux effets différents répondent des causes différentes. Il faut donc, en plus de ce qui meut au bien propre de chacun, quelque chose qui meuve au bien commun de l’ensemble.

C’est pourquoi l’on trouve aussi un principe directeur en toutes les choses appelées à former un tout. Dans le monde des corps, en effet un premier corps, le corps céleste, dirige les autres selon un certain ordre de la divine Providence et la créature raisonnable les dirige tous.

De même, en chaque homme, l’âme gouverne le corps et, entre les parties de l’âme, l’irascible et le concupisciple sont gouvernés par la raison. Entre les membres du corps pareillement, il en est un principal qui meut tout, que ce soit le cœur ou la tête.

Il faut donc qu’il y ait dans n’importe quelle multitude une direction chargée de régler et de gouverner.

- "De regimine principum" ou "De Regno" de saint Thomas d’Aquin


 

© 2023 by The Book Lover. Proudly created with Wix.com

  • 10382978_1449745888663709_3901382374800344523_n
bottom of page