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L'Eglise catholique et le prêt à intérêt

L’Évangile et le prêt à intérêt

L’Église catholique était à l’origine très opposée à la pratique de l’intérêt, fondant sa position ferme sur le texte biblique très explicite. Mais sous l’impulsion de Calvin (1509-1564) (NDLR : portrait ci-dessus), les protestants libéralisèrent la pratique qui par la suite se répandit à l’ensemble de la communauté chrétienne. Il fallait au début cependant respecter une limite morale (ne pas pratiquer un taux d’intérêt trop fort). L’intérêt sur l’argent est à la fois illégitime et immoral, contraire au bien commun. Réclamer un intérêt sur l’argent créé est donc un crime que rien ne saurait justifier : c’est exploiter la misère de l’autre sans y remédier. En fait, la seule fois dans l’Évangile où il est mentionné que Jésus fit usage de violence, c’est justement pour condamner cet intérêt exigé sur l’argent créé, lorsqu’il chassa les changeurs d’argent du Temple avec un fouet, et renversa leur table (Mt 21.12-13 et Mc 11.15-19).

On sait maintenant en effet qu’il existait alors une loi qui stipulait que la dîme ou taxe au temple de Jérusalem devait être payée par une pièce de monnaie spéciale, appelée demi-shekel du sanctuaire, dont les changeurs d’argent s’étaient justement arrangés pour obtenir le monopole. Il y avait plusieurs sortes de pièces en ce temps-là, mais les gens devaient obtenir cette pièce spécifique pour payer leur dîme et accomplir la Loi. De plus, les colombes et les animaux que les gens devaient acheter pour les offrir en sacrifice ne pouvaient être achetés autrement que par cette monnaie, que les changeurs d’argent échangeaient aux pèlerins, mais moyennant de deux à trois fois sa valeur réelle en temps normal. Jésus renversa leur table et leur dit : Ma maison est une maison de prière, et vous en avez fait une caverne de voleurs.

Quand le Christ s’attaqua au système économique établi juif et chassa les profiteurs, l’hostilité juive s’accrut. Le jour suivant, il était questionné, trahi le second, jugé le troisième, et exécuté le quatrième jour.

Comme nous le verrons prochainement avec le système de crédit social, l’Église encourage le don gratuit. La création des monts-de-piété qui prêtaient sans intérêt ou à un faible taux (pour l’époque : inférieur à 5 %) allait dans ce sens (validée en 1515). L’’idée du mont-de-piété est née en 1462, quand un moine, Michele Carcano de Milan, chercha un moyen de combattre l’usure et les taux d’intérêt abusifs pratiqués à l’époque. Il fut alors à l’origine de la création du Monte di Pietà, à Pérouse en Italie. Dix ans plus tard, le Monte dei Paschi di Siena fut établi à Sienne avec le même objectif.


 

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